dimanche 14 novembre 2010

ANNONCE CONCERT 18 NOVEMBRE

Récital Maude Gratton au TAP POITIERS le jeudi 18 novembre
Bach Weckmann Froberger
Jean Luc Terradilos m'a autorisé à publier sur ce blog, l'article que j'avais écrit pour son excellente revue l'Actualité Poitou- Charentes.

Lorsqu'elle entre en scène, Maude Gratton se hâte rapidement vers son clavier, mais cette allure timide , presque effacée cache une jeune femme savante, décidée, qui en peu de temps a su se faire non seulement une place de soliste invitée des plus grandes scènes et des festivals les plus prestigieux, mais aussi s'est imposée comme une continuiste appréciée des meilleurs ensembles européens, le Collegium Vocale de Gand, le Ricercar Consort...
Née en 1983 à Niort dans une famille où la musique est reine, Maude Gratton aurait souhaité jouer de la harpe, mais point de professeur, il y avait un piano et un clavecin à la maison, le clavecin l'emporta.
Elle étudia à Poitiers cet instrument ainsi que l'orgue avec Dominique Ferran, mais très vite elle élargit son horizon auprès de Pierre Hantaï pour le clavecin et Louis Robillard pour l'orgue.
Au cours de ses brillantes études au Conservatoire National à Paris elle travailla avec Olivier Baumont, Blandine Rannou, Kenneth Weiss, Michel Bouvard, Olivier Latry, Olivier Trachier , Jean-François Zygel.
Organiste, comme tous ses collègues qui ont une grande pratique du continuo, elle veille à ne pas surcharger le discours, elle laisse perceptibles les architectures en gardant le souffle lyrique. Pour s'en convaincre il suffit d'écouter l'enregistrement fait en 2005, à Saarbrüken de « La Croix du Sud » de Jean-Louis Florentz.
Avec sa sœur la violoncelliste Claire Gratton et la violoniste Stéphanie Paulet elle a fondé l'ensemble Il Convito Musicale.
Dans le livret qui accompagne le merveilleux C.D. , unanimement salué par la critique, qu'elle consacre à Wilhelm Friedemann Bach (Mirare), elle essaye de décrypter les intentions du compositeur et ce qu'elle en écrit pourrait tout aussi bien être un autoportrait, une description de son jeu: Une farouche volonté d' indépendance.
Peintre musicien jouant à la perfection sur les couleurs des tonalités choisies.
Ses interrogations d'interprète sont clairement énoncées.: « Comment résoudre les étonnantes contradictions présentes dans les compositions?
Faut-il chercher à clarifier le discours et à en recréer l'équilibre à tout prix , ou bien faut-il assumer ses ruptures et autres bizarreries? »
Ses réponses du clavicorde à l'orgue, en passant par le pianoforte ou le clavecin sont empreintes d'une sensible souveraineté qui tout en conduisant l'auditeur où elle le souhaite, sait ménager le suspens, laisser à la musique cette indispensable fraicheur de l'inouï sans pour autant perdre le cap que donne une pensée aboutie de la ligne dans les méandres des partitions les plus sophistiquées.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Vous y étiez et vous n'en dites rien... Paresse quand tu nous tiens !
A...