jeudi 10 décembre 2009

ADDITIF ÉMISSION DU 11 DÉCEMBRE


JOUNAL D'UN MÉLOMANE
EXTRAITS
Moulin du Roc à Niort
Jeudi 3 décembre
PICASSO ET LA DANSE
Par la compagnie Europa Danse Direction Jean Albert Cartier.
Mardi 8 décembre
BERLIN DES ANNÉES 30
La revue des grands magasins
Compagnie Opéra Éclaté
Direction Olivier Desbordes
Sur le papier, c'était une bonne idée de programmation, offrir aux spectateurs la possibilité de découvrir deux moments emblématiques de l'histoire culturelle du XX ème, confier cette mission à deux compagnies auréolées d'un honnête savoir-faire semblait apporter une certaine garantie de réussite.
La déception fut à la hauteur des espérances.
Parade /Pulcinella /Mercure
Ce qui lors de la création avait paru révolutionnaire ,voire scandaleux, nous a semblé bien tranquille pour tout dire d'un classicisme un peu poussiéreux.
Seuls les costumes et les décors de Picasso n'ont rien perdu de leur alacrité.
Les versions musicales retenues pour la bande son ( aucune information dans le programme sur les orchestres utilisés) ne nous ont pas semblé rendre justice à la verdeur de Satie ou Stravinsky.
Cuadro flamenco (créé par les Ballets russes le 17 mai 1921)
Lors de la reprise de ce ballet par l'école de flamenco du conservatoire Royal de Madrid, nous avons atteint les sommets du kitsch.
Ceci a eu le mérite de me remettre en mémoire une conversation, dont les traces magnétiques ont été malheureusement effacées, avec Dominique Bagouet lors de la reprise, peu d'années après pourtant, d'une de ses pièces Le saut de l'ange, je crois.
Il s'agaçait et s émerveillait en même temps de la capacité des danseuses et des danseurs à intégrer et à édulcorer le moindre mouvement, "c'est normal toute la formation des danseurs vise à en faire des êtres diaphanes sans réelle sexualité" disait-il ; il soulignait combien il était difficile lors des reprises de retrouver le souffle de la création ,de les "trouver présents dans leurs corps". Pardonnez -moi, je cite de mémoire, et c'était il y a 20 ans.
La revue des grands magasins
Revue satirique en 24 tableaux.
Ce Berlin de la République de Weimar hante tous les cinéphiles Marlène et Von Sternberg qui l'a découverte alors qu'elle jouait cette revue bien sûr mais aussi Visconti, Bob Fosse et Fassbinder.
C'est dire notre attente..
Il y fallait de la folie, il n'y avait qu'une pénible application.
Il y fallait un érotisme sulfureux, il n'y avait que de la grasse gaudriole.
Il fallait tendre l'oreille souvent en vain pour entendre les chanteurs et saisir l'esprit supposé des paroles...
On s'est plu à rêver à la même soirée mise en scène par Jérôme Savary...
Illustration : Picasso Pulcinella

1 commentaire:

Anonyme a dit…

vous partagez cette impression avec d'autres spectateurs de la Revue des grands magasins.
Il ne suffit, hélas pas, de toucher un sujet, encore faut-il le traiter juste. L'interprétation de la musique nous l'apprend tous les jours.
Votre annonce du spectacle prochain est un devoir d'info, important. Si nous vous écoutons, c'est que nous aimons vos choix. Et vos illustrations m'enchantent, tant elles vont presque toutes vers les cieux; Cher homme!