CARNET D'UN MÉLOMANE EXTRAITS
Vendredi 28 novembre, 20 h 20, Moulin du
Roc, Niort
Orchestre Poitou- Charentes
Direction: Jean-François Heisser
Violoncelle: Marc Coppey
L'OPC a abordé ce grand
programme romantique avec une infinie concentration et application;
ce qui contrastait avec l'ONBA quelques
jours plus tôt.
Malgré l'acoustique peu
généreuse du Moulin du Roc, qui a tendance à
rendre peu perceptibles les couleurs que le chef et les divers
pupitres s'efforcent de donner aux partitions, l'auditeur attentif a
pu noter quelques jolies chatoiements donnés par l'harmonie
dans les extraits du Songe d'une nuit d'été de
Mendelssohn.
Cette discrétion de l'orchestre
ne gênait pas dans le concerto pour violoncelle de Schumann,
Marc Coppey y fit preuve d'une belle puissance et parfois même
d'âpreté dans certains traits.
JF Heisser connaît bien cet
orchestre, il en assure la direction artistique depuis mars 2000. Sa gestique est minimaliste, sans esbroufe, mais peut-être
dans le monument qu'est la Septième symphonie de Beethoven, on pouvait
espérer plus de puissance, d'élan romantique.
La jeune demoiselle qui, assise à
côté de moi vivait pour la première fois à
un concert symphonique, était heureuse. Elle a manifesté
le désir d'y revenir comme les enfants qui avaient assisté
à une animation l'après-midi et ont entraîné
leurs parents au concert du soir.
N'est-ce pas là l'essentiel?
Quel sera le devenir de cet orchestre?
Qui remplira ces missions après la réforme régionale?
Autant de questions, pour l'instant
sans réponse qui exigent une vigilance citoyenne.
Dimanche 16 novembre 15 h TAP Poitiers
Orchestre national de Bordeaux
Aquitaine
Direction Alondra de la Parra
Piano Natasha Paremski
Heure du concert propice, réputation
de de l'ONBA, communication réussie sur la chef et la soliste,
l'auditorium était comble ce dimanche .
Ma déception fut à la
mesure de mon attente.
Ma constante faiblesse à l'égard
des jolies dames, un dossier de presse louangeur m'avait incité
à vous encourager à aller à ce concert, je m'en
excuse.
Dans le périlleux concerto N°3
de Rachmaninov Natasha Paremski a trop privilégié le
percussif au détriment du mélodique lyrique caché
dans la partition.
Alondra de la Parra semble avoir une
battue quelque peu énigmatique que l'orchestre semble ignorer,
savonnant scandaleusement tous les traits ( ce fut particulièrement
sensible dans les danses slaves OP.45 de Dvorak).
Ils recommencèrent à lui
prêter un peu plus d'attention, surtout les cuivres et les
percussions, dans la pièce de son compatriote mexicain Arturo
Marquez, Danzon N°2, d'ailleurs dans un passage très
difficile rythmiquement elle posa la baguette pour diriger avec les
mains.
Une amie bordelaise éminente
musicienne et mélomane avertie, mondaine accomplie, abordée
à l'issue d'un concert décevant par les instrumentistes
protagonistes, a pris l'habitude de faire porter la conversation sur
la toilette, les chaussures en particulier. Suivant son bel exemple
nous dirons donc que Natasha portait des talons hauts, rouge
flamboyant et Alondra avait au pied de délicieuses ballerines
vernies, noires.
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