mardi 6 juillet 2010

Colère pour atteinte à l'harmonie des places de Melle



Lettre ouverte à monsieur le maire de Melle
Sottement, j'avais espéré que le changement de maire mettrait un terme au vandalisme municipal dont sont l'objet les places de Melle. C'était oublier que la plupart de nos élus avaient été les lâches et discrets complices des attentats à la beauté, voire à l'intelligence qui se sont hélas matérialisés dans l'espace public :
Place Aristide Briand: Installation de jardinières en pierre reconstituée, le talent des jardiniers de Melle ne parvient pas à faire oublier leur accablante trivialité.

Place René Groussard : En juin 2002 inauguration du Pont aux roses, sculpture monumentale et kitchissime de Françoise Quardon. Un coup de poing dans le beau visage Melle, me déclara avec une tristesse mêlée de colère une amie promeneuse qualifiée.

Place Bujault : Apposition d'une hideuse stèle cocardière pour un hommage légitime à la Résistance devant la maison Art Nouveau, fleuron de cette place, justement vanté par l'office de tourisme;
Récemment on a délimité autour de cette peu gracieuse sucette minérale un quadrilatère borné par 5 abominables colonnes ocres, tronquées de 70 cm de hauteur et 35 de diamètre, éprouvants témoignages de l'inquiétante absence totale de goût de nos édiles.
Pour permettre à la grue d'être installée sur le futur chantier de la salle de colloques*, qui viendra enlaidir la place, les élagueurs ont sauvagement œuvré décapitant les beaux tilleuls qui en ont pour des années avant de se remettre de ces amputations.
Il faut souhaiter que cette salle serve davantage que l'inutile borne distributrice de sacs en matière plastique destinés à recueillir les crottes de chien.
Que font les services, d'ordinaire si vétilleux, de l'architecte des Bâtiments de France ?
Le sensible et unanimement regretté Jean Bellot avait compris que le charme de Melle résidait pour beaucoup dans l'élégant appareillage de ses murailles, il avait bien pris soin de les conserver, il dissimulait derrière elles bibliothèque, parkings... Puissent ses lointains successeurs retenir sa leçon.
*Faire de Melle , hélas non desservie par le train, une ville de colloques me semble relever de la plus haute fantaisie, en contradiction avec l'écologisme proclamé; baptiser cette salle équipement structurant relève de la logorrhée technocratique plus habile au réemploi de termes ailleurs usités qu'à l'élaboration de pratiques imaginatives.
À ce propos, que va-il en être du tribunal, de l'ancien hôpital?
Jacques Polvorinos
Amoureux de Melle.

Ilustration: Les colonnes de Burette

16 commentaires:

Anonyme a dit…

Monsieur, vous êtes un noble rebelle! la banalisation de ces aménagements urbains mis en place par des décideurs aveugles, est une atteinte constante au bon sens, et à un goût urbain. Les terrains d'expression de nos édiles masquent leur incompétence sur les sujets graves. PLus facile de déssécher une place de son charme, de son âme, de son vécu, que de se battre pour l'hôpital ou le tribunal.
signée:
Promeneuse

Anonyme a dit…

Ils ne méritent vraiment plus leur ville ces édiles mellois. Quelle horreur devant la maison Charpentier ! Forme, couleur, enfin tout... Désespérant....
Nathalie

Anonyme a dit…

Suite…

Et pour rassurer les riverains du chantier «  ghettoïsés » au milieu des barricades, des affiches plantées dans des parterres miteux et désolés vous rappellent que vos édiles veillent à votre santé environnementale
! Sur la Place Bujault , plus de désherbant, des barricades , des tronçonneuses !

La jardinière du dimanche

Jacques Polvorinos a dit…

C'est avec plaisir que je vous communique la réponse d'Yves Debien maire de Melle.

Bonsoir Jacques,

un petit mot rapide pour te dire que j'ai bien reçu ta "lettre ouverte". Je l'ai même donnée à lire au bureau municipal! Je t'ai tout à fait retrouvé dans tes propos "nuancés" et sans parti pris!. Tu exerces ton droit à l'indignation et à la critique avec verve, mais tu conviendras avec moi qu'il n'y a pas de norme incontestable en matière d'esthétique, sinon il faut créer la "Police du beau" et les tribunaux du "pas beau".... Ceci étant dit je ne suis pas loin de partager ton regard sur les "abominables colonnes" qui sont un essai malheureux pour ne pas dire une erreur qui devra être corrigée. Je te ferai une réponse plus complète dans quelques jours.

Amicalement,

Yves

Anonyme a dit…

ajouter le rosier qui se meurt , le long de cette demeure .

Anonyme a dit…

ta lettre et le commentaire de la promeneuse anonyme sont parfaits.
je pense qu'il y aurait d'autres choses à rajouter
concernant la maison de pays, comment sur une maison de charme a-t-on pu imaginer
-un parvis en gravillons lavés aussi moche
-des escaliers en béton
- une "verrue" en aluminium avec ferrures noires côté parking vraiment immonde
-une grande porte d'accès côté place A Briand en aluminium gris très laide aussi
Les colonnes de Burette sont je l'espère provisoires.

O

Anonyme a dit…

il y a des choses ideuses dans toutes les villes à vrai dire, même dans les plus belles du monde...
même si je peux çà et là être d'accord avec ce qui est dit.

La place de melle et son centre ville mériterait un coup de jeune à vrai dire. je suis sûr pour ma part qu'il y a mieux à faire pour cette place des halles et ce qu'il y a autour.

pour qui m'entende..

Anonyme a dit…

Mais qui est ou qu'est-ce que Burette ????? vous m'intriguez : l'artiste, auteur des fûts ?

Anonyme a dit…

vous ne parlez plus au nom de D4B, celà me rassure !!!!

Anonyme a dit…

comment se fait-il que cette remarque d'un citoyen landa, même anciennement président de d4b, fait l'objet de discution dans un conseil municipal ? c'est franchement curieux. j'aurai pour ma part, également envie de discuter avec le conseil municipal. en effet, il y a des pouvoirs et des influences qu'il serait bon de dissiper, y compris à melle !

Anonyme a dit…

pour information et en toute modestie:

burette: allusion aux colonnes de Buren érigées au Palais Royal à Paris ....

Leur esthétisme fut très décrié et elles furent l'objet d'une violente critique !

Anonyme a dit…

ce n'est pas parce que quelque chose est violemment critiqué que celà donne raison à ceux qui se livrent à cet exercice intellectuel difficile.
l'article de ce blog est purement et simplement scandaleux car il s'agit d'insultes vis à vis non pas du maire, mais de la fonction de maire. peut être est ce le but recherché d'ailleurs.
à bon entendeur salut, je suis aussi en colère après le présentateur d'une émission par ailleurs médiocre.

Anonyme a dit…

Personne ne vous oblige à lire, ni à écouter "Anonyme". Je place pour ma part la médiocrité dans votre couardise à ne pas afficher votre identité. Tout est en effet question de point de vue. Cet article serait une insulte ? Depuis quand l’exercice de la démocratie ne supporte plus la critique ? N’étant pas une grande démocrate, j’ai du mal à supporter la critique. Mais vous ! Vous semblez accorder une telle importance à la fonction de 1er magistrat que j’en ai déduit que vous étiez un vrai démocrate. Cependant à vous relire - parce qu’il m’arrive de m’obliger - il semblerait que vous soyez un GRAND démocrate français de ce début de siècle. Vous êtes en effet dans l’air du temps de cette pensée unique prémâchée faite pour être aussi facilement ingurgitée qu’une soupe trop claire. Bravo ! Vous venez de passer l’épreuve de ce début de siècle. Diplôme décroché.
Ceci étant écrit, je voulais revenir, par ailleurs, sur la pertinence de cette salle de colloque(s) qui, au loin dans ma petite ville préfectorale, me semble être une réelle aberration, au-delà des désagréments visuels et d’usage actuels. En effet, laisser d’un côté une jachère hospitalière en plein cœur de la ville et se lancer en parallèle dans une construction à l’avenir hasardeux me semble être une démarche curieuse. Elle échappe à mon bon sens d’ancienne contribuable melloise même si je sais qu’une réhabilitation est toujours plus onéreuse que l’érection d’un nouveau bâtiment. Avoir une approche plus globale du problème aurait été à mon goût plus pertinente.
Je veux bien consentir à un effort intellectuel et imaginer, un instant, que les colloques proposés arriveront à séduire les foules - parce qu’il m’arrive aussi d’être optimiste. Ils se dérouleront sans pouvoir proposer en vis-à-vis une capacité d’hébergement en adéquation avec ces foules qui ne manqueront pas, également, de s’émouvoir autour du Pont aux Roses (de mémoire).
J’ai une proposition à faire : construire cette salle de colloque aux allures d’équipement structurant pour le développement territorial et transformer cet hôpital en hôtel à grande capacité avec des équipements en adéquation avec les attentes de ce siècle. Cela donnerait un semblant de sens, comme une harmonie retrouvée. Et en passant, n’oublions pas d’ôter ces immondes bites qui à la revoyure ne méritent même pas que l’on puisse les nommer Burette.
Gabrielle Beaulieu

Anonyme a dit…

dans le fond si vous voulez vous avez raison. la forme cependant donnée à cet article, avec des mots trop durs et secs, ne permettent pas de penser à la lecture d'une quelconque opinion. "le vandalisme municipal" même supposé est révoltant et fait oublier le reste de ce qui est écrit.

par ailleurs, votre aveu concernant votre attachement à une société non démocratique est révélateur.

nous n'avons plus rien à nous dire.

Anonyme a dit…

Déjà les feuilles mortes tombent à l'appel , se ramasseront-elles bientôt à la pelle .... ou au pinceau? A moins qu'elles ne fassent partie du tableau .
Cinq colonnes et la une.

Anonyme a dit…

Bigre! ça ferraille dur ! si comme certaines chaînes de télé ou certains blogs de journaux vous aviez fait un pseudo sondage, je me serais volontiers inscrit dans les approbateurs de l'éditorial de Jacques Polvorinos( même si je n'en approuve pas tous les termes un peu excessifs) et de la personne qui signe O.
Pour compléter les commenbtaires de Nathalie qui doit être bien jeune : cette maison avant d'être la maison Charpentier était surtout la maison "Chapuis" du nom d'Arthur Chapuis un des directeurs de l'usine au début du XX° siècle et c'est lui qui avait installé cette porte "art nouveau" sur cette maison plus ancienne.
Cette maison avant "l'ère Bellot" avait failli être rasée pour y construire une "grande surface" . Il n'y avait pas encore de Blogs à l'époque mais une vigoureuse protestation dans la presse avait fait échouer le projet et c'est ainsi que les " Charpentier" purent l'acquérir pour un prix qui fut sans doute moins intéressant pour le vendeur!
A propos du "Pont aux Roses" je me souviens de l'inauguration : Pierre Poupin n'avait pas l'air très heureux d'être obligé de faire un discours pour inaugurer ce "machin" qui avait été imposé à la municipalité par les "experts de la DRAC qui sous prétexte de subventions imposaient leur goût, et comme chacun sait : les goûts et les couleurs....
Patrick Chatelin