mercredi 16 avril 2008

ÉMISSION DU 18 AVRIL 2008



1° SCARLATTI K 209 par SCOTT ROSS
allegro en la majeur.
Un pendant allègre et entraînant en forme de jota endiablée de la 208.
Souvent, les présentateurs d’émission par paresse, par manque d’imagination, mais aussi parce que cela plaît aux auditrices et aux auditeurs n’hésitent pas à utiliser les mêmes recettes en changeant quelques ingrédients

2°G.BIZET les pécheurs de perles : Ah cette voix… je crois entendre encore ROBERTO ALAGNA Orch. Opera royal de Covent Garden Dir. Bertrand de Billy.

Un des airs les plus difficiles du chant français.
3)Le même par JOSHUA BELL Violon Orch. de Saint Lukes Dir.MICHAEL STERN


4)CHOPIN Sur un poème de WITWICKI À ma bien aimée
LEYLA GENCER /NIKITA MAGALOFF

5) La TRANSCRIPTION du même par LISZT . LEIF OVE ANDSNES
Ce jeune pianiste est en train d’éblouir tous les mélomanes, Herreweghe rêverait d’enregistrer les concertos de Beethoven avec lui …

LISZT Liebesträume N°3 LEIF OVE ANDSNES.
Un autre extrait de ce très agréable CD Horizons (EMI) consacré par le jeune maître à ses bis
.
ILLUSTRATION MAN RAY
Pour celles et ceux que la lecture sur écran ne fatigue pas un chef d'oeuvre de la nouvelle :


Le Piano droit
par
Jean de LA VILLE DE MIRMONT
~~~~

Mlle Céréda déménageait.
Elle avait fixé ce samedi-là depuis longtemps, mais négligé de fixer une heure au voiturier.
Dès l'aube, elle se tint prête. A midi, elle déjeuna d'un peu de charcuterie, comme en voyage ; le soir, son estomac fermé refusa toute nourriture. Au long de cette journée, vouée à l'inquiétude de l'attente ainsi qu'au malaise du provisoire, chaque pas dans l'escalier lui fut une espérance et chaque coup de sonnette une désillusion. Il faisait nuit lorsqu'elle vit, n'y croyant plus, deux inconnus s'arrêter sur son palier, la casquette à la main, trop polis pour des gens sobres.
Le mobilier de Mlle Céréda n'était pas composé de ces bibelots charmants et compliqués qui serviraient à réaliser - s'il se pouvait - notre rêve familier d'un intérieur élégamment et intimement Louis XV. Aussi tout se passa-t-il vite. Ne laissant après lui que quelques brins de paille éparpillés, le déménageur s'en fut dans les rues obscures, ballotté derrière un cheval, qui, s'il n'eût pas été blanc, aurait décemment convenu à des funérailles d'indigents.
Mlle Céréda suivait, résignée, le convoi ; le souffle nocturne gonflait sa jaquette beige, de la race des vêtements fidèles qui meurent, mais qui ne se rendent pas, même sur le corps amaigri des vieilles demoiselles, professeurs de musique de chambre. Les deux déménageurs, qui, après tout, avaient le vin très doux, rétablirent dans la demeure nouvelle tout le confort qu'ils avaient détruit dans l'ancienne. Une bougie, fixée sur le marbre trop bien imité de la cheminée et reflétée dans le halo d'une glace qui en avait vu bien d'autres, éclaira leur travail habituel. Ils revissèrent le lit, déballèrent la toilette et calèrent la commode dans son coin ; puis, en personnes qui s'y connaissent, ils distribuèrent les chaises et pendirent au mur un agrandissement photographique rehaussé de fusain, image très ressemblante d'un défunt indifférent.
Il ne restait plus que le piano, confié en bas à la vigilance du cheval triste. C'était un piano droit destiné depuis les origines à enseigner des airs de mazurka au petit commerce parisien. Des passants attardés et les clients du bar voisin regardaient le cheval et le piano à la clarté d'un réverbère : «Il faut être musicien pour déménager à pareille heure ! Ces artistes ne peuvent jamais faire comme les autres».
Saisi enfin par quatre bras vigoureux, le piano, heurté contre le bord du trottoir, rendit un son bien en harmonie avec cette soirée d'automne et qui pénétra profondément dans l'âme de Mlle Céréda. Mais à peine disparus sous les portes de l'immeuble, les porteurs débraillés du correct instrument de musique réapparurent avec leur fardeau, pour expliquer, non sans quelque verbiage, que vu le peu d'ampleur des tournants de l'escalier, il leur serait impossible de venir à bout de leur entreprise par les moyens ordinaires.
Cependant, la pluie que les journaux du matin avaient annoncée à leur quatrième page, en même temps que la fête à souhaiter, se décida brusquement. Il convenait donc de prendre un parti au plus vite. Chacun donna son avis et prodigua ses conseils. Seule, Mlle Céréda ne fut pas écoutée. On s'en remit, en définitive, à l'opinion du concierge, dont la compétence était généralement reconnue dans le quartier. Il n'hésita pas à prescrire le système audacieux des palans et des câbles. Du geste, il indiquait une fenêtre mansardée du cinquième étage, perdue dans l'ombre.
On convint du lundi pour la date de l'opération. Le piano droit reçut un abri dans la loge, et vers les minuit, Mlle Céréda put prendre possession de son logis où la bougie s'éteignit, après un dernier spasme, dès que la porte fut refermée.
Le lundi matin, les deux déménageurs, accompagnés d'un charpentier, d'un serrurier et du concierge, directeur des travaux, se présentèrent de fort bonne heure. Ils portaient des poulies, des cordes et des poutres. La vieille demoiselle les reçut, auprès d'une malle entr'ouverte, comme elle achevait à peine de rajuster ses mèches grises sous son bonnet.
Les préparatifs durèrent jusqu'à midi... On eût dit que Mlle Céréda, après avoir fait enlever le châssis de la croisée et desceller le modeste balcon de fonte, voulait établir à sa fenêtre un appareil de balistique renouvelé des guerres de l'antiquité. Le piano quitta le sol et s'éleva avec aisance, au rythme des «oh ! hisse !» scandés par le concierge. Sa grande ombre balancée piqua la curiosité de l'atelier de modes de l'entresol, «Au Caprice des Dames» ; elle causa quelque surprise à la jeune bonne du premier, qui, née loin du tumulte des métropoles, avait gardé de son enfance un visage facilement émerveillé ; elle troubla dans ses travaux la sage-femme du second et donna le vertige à tous les locataires des étages supérieurs. Mais une fois à bonne hauteur, le piano, de quelque manière que l'on s'y prît, placé de face, de profil, ou de trois-quarts, verticalement, obliquement ou horizontalement, ne put pénétrer par l'orifice prévu et dut redescendre avec d'infinies précautions.
Dès lors et pour longtemps, le «home» de Mlle Céréda se trouva transformé en un chantier sonore du bruit des outils et du chant mâle des travailleurs. Le professeur perdit une à une ses dernières élèves de solfège. Un jour, pourtant, les maçons eurent élargi suffisamment la fenêtre et l'on put espérer que le piano irait reprendre sa place devant le tabouret à vis qui l'attendait à côté de la cheminée.
Ce jour-là, le résultat fut définitif, contraire à toutes les prévisions. Une corde céda au moment le plus critique et le meuble, claquant du couvercle et agitant désespérément ses bougeoirs de cuivre, partit tout droit rompre les reins aux deux chevaux pommelés d'un omnibus qui parcourait, ainsi qu'à l'ordinaire, la voie publique.
Nous renonçons à peindre le désespoir des parents... Quant à Mlle Céréda, elle passe actuellement pour la plus douce pensionnaire d'une maison de santé du Loir-et-Cher. On ne confie qu'à elle le soin de préparer le programme des petites fêtes musicales que ses compagnes ont accoutumé d'offrir à l'épouse du directeur pour le jour de son anniversaire.

vendredi 11 avril 2008

ÉMISSION DU 11 AVRIL


1° SCARLATTI K 208 par SCOTT ROSS
Adagio e cantabile en la majeur
« Une merveille s’il ne fallait garder qu’une sonate, je choisirais celle-ci. »
Alain de Chambure qui a été le maître d’œuvre de cette intégrale de 555 sonates par Scott Ross.
La même par PIERRE HANTAÏ. 3.27

« Jamais on n’aura vu compositeur s’éloigner à ce point de la pensée et de la manière de ses contemporains, comme sourd aux influences de son temps. » écrit Pierre Hantaï .

2)CHOPIN Wiosna (printemps) poésie de WITWICKI par
LEYLA GENCER /NIKITA MAGALOFF

Chopin a aussi composé des chansons polonaises, elles sont très difficiles et je ne suis pas sûr que cette version leur rende pleinement justice.
Mais après tout, ce printemps n’est pas fameux.
Liszt, comme il l’a fait pour Schubert, n’a pas résisté au plaisir de se priver de chanteur et il a choisi six des 19 chansons polonaises de l’opus 74 3)TRANSCRIPTION DE LISZT Par NIKITA MAGALOFF.

4)M. de FALLA Nana : duerme niño duerme MONSERRAT FIGUERAS

Une berceuse extraite de ce disque magique NINA NANA ( alia vox) que Madame Savall consacra aux berceuses, à offrir à toutes celles qui ont l’imprudence d’enfanter.

5)La même par JOSHUA BELL star mondiale du violon que nous avons eu le plaisir de recevoir lors d’un festival de Melle.

La dialectique entre musique savante et musique populaire est extrêmement compliquée et à mon sens, on ne mesure jamais assez ce que la musique populaire doit à la musique savante.
Il en est ainsi de ces chansons populaires anglaises recueillies dans une vallée perdue des États Unis où des colons les avaient préservées ; dans cette version Andreas Scholl leur donne à la fois la munificence et la subtilité d’une musique de cour.
6)ANONYME /Iwill give my love an apple § Blow the wind southerly ANDREAS SCHOLL § Orpheus chamber orchestra
Illustration : L'étreinte Aquarelle de 1901 ou 1902 de Picasso Elle s'est vendue récemment, je n'ai pas pu l'acheter...

jeudi 3 avril 2008

ÉMISSION DU 4 AVRIL


1° SCARLATTI K 207 par SCOTT ROSS
Allegro en mi majeur.
Cette 207 pourtant délicieusement chantante souffre de son voisinage avec la chopinesque 208.

Pour vous mettre d’une délicieuse humeur vous pouvez visiter l’exposition consacrée au plasticien belge Pascal Bernier par l’espace Rurart au lycée agricole de Venours près de Lusignan dans la Vienne, ou, écouter
2°) ROSSINI Sonate n°3 en do majeur I SOLISTI ITALIANI Ces sonates furent composées alors que Rossini n’avait que 12 ans en 1804.
Il écrivit lui -même, sur la partition conservée à la Bibliothèque du congrès à Washington : « Ces pièces furent composées alors que j’étais encore un enfant, avant même d’avoir reçu ma première leçon d’accompagnement . » Contrairement à Mozart, bien que fils de musiciens, son éducation musicale était loin d’être complète.

L’officielle guetteuse d’hirondelle du niortais me l’a fait savoir : elle en a vu une.
Même si une hirondelle ne fait pas le printemps on peut y songer :
3°) PIAZZOLA / M. TREJO Los pajaros perdidos BERNARDA FINCK / C.PIAZZINI

(les oiseaux perdus)
Par les mêmes un poème de J.L.BORGES El Tîtere.( le pantin)

Piazzola fut un élève de Nadia Boulanger avec qui il étudia le quatuor . Ils sont nombreux les compositeurs des deux Amériques qui firent le pèlerinage.
J’avais aimé la diva dans du baroque, ce disque consacré aux canciones argentinas chez Harmonia Mundi vaut le détour.
Pour tous ceux qui croient, en ces veilles de vacances, à l’utilité des voyages je ne résiste pas au plaisir d’offrir à leur méditation ce petit texte de Borges tiré d’Atlas (1984)

LE DÉSERT


À trois ou quatre cents mètres de la Pyramide, je me suis incliné, j’ai pris une poignée de sable que j’ai laissé tomber silencieusement un peu plus loin et j’ai dit à voix basse : »Je suis en train de modifier le Sahara. » L’affaire était mince mais dans leur banalité mes paroles étaient exactes et j’ai pensé qu’il m’avait fallu toute une vie pour pouvoir les prononcer. Le souvenir de cet instant est l’un des plus significatifs de mon séjour en Egypte.

En illustration perversion bipolaire de Pascal Bernier Un ours en peluche et un ours polaire naturalisé Commentaire de l'artiste : " la culture encule la nature"

Vous ne verrez pas cette oeuvre à Venours , non à cause de la censure, mais à cause du refus de prêt par la Communauté Française de Belgique malgré l'insistance de l'artiste.

http://www.pascalbernier.com/

vendredi 28 mars 2008

ÉMISSION DU 28 MARS 2008


Je dédie cette émission à la mémoire de mon ami Jean Bellot, ancien maire de Melle.
1° SCARLATTI K 206 par SCOTT ROSS 6.23
Andante en mi majeur
Selon de Chambures fait couple avec la 207, mais, comme le dit ma praticienne bordelaise préférée : « On fait comme on veut »



En ces temps où la faillite des idéaux est accentuée par l’âpreté au gain, le goût des honneurs accouplé à celui de l’inaction de nos représentants, la figure de Jean Bellot est une référence pour tous ceux qui veulent encore espérer en la démocratie.

Par amour de sa ville, pour lui offrir ainsi qu’à ses habitants , même les plus modestes, un environnement luxueux, respectueux du passé mais enrichi par les recherches les plus pointues, il était sans cesse aux aguets, à l’affût des expériences conduites ailleurs, des possibilités de financement.
Il regardait avec amusement ceux qu’il appelait les « collectionneurs de porte-clés »
qui cumulaient les mandats ; son absence d’illusion, sa profonde gentillesse lui faisaient poser sur le monde un regard plein de commisération.
Il a su conjuguer avec élégance sa passion de la botanique, des arbres et de sa cité.
Avoir avec lui, en sa compagnie travaillé pour cette ville est un motif de fierté un privilège dont je mesure tous les jours le bonheur que ce fut.
Sa curiosité intellectuelle était insatiable, lors d’une de nos dernières rencontres sur son lit d’hôpital nous parlâmes des avant-gardistes russes, Roslavets, Taneyev..
Il avait le goût des petits maîtres, des plantes rares.

WLADIMIR CHTCHERBATCHOV Noneto avec voix Nelly LEE soprano Solistes du Bolchoï


Je lui aurais sans doute parlé du concert de Plamena Mangova auquel j’ai assisté le mardi 25 à Gradignan.
Notre dialogue aurait pu être celui là, toutes ses remarques sont évidemment teintées de ce ton souriant et illuminées par ce regard pétillant, tendrement, paternellement moqueur :

- Hier je suis allé Gradignan, au théâtre des Quatre saisonS écouter une pianiste exceptionnelle.
- Tu as été te perdre en banlieue toi ?
-Oui ! Ils ont une salle d’une acoustique merveilleuse,
-Aussi bonne que la salle des fêtes de Melle ?
- Meilleure elle est en bois blond et les spectateurs sont en hauteur par rapport à la scène la visibilité y est parfaite.
-Si j’avais encore à faire une salle j’irais la voir.
- L’accueil y est sympathique, et la directrice Marie Michèle Delprat propose une programmation d’une grande exigence artistique
- Tiens tu n’as pas dit que cela changeait de ceux du coin.
- Te fous pas de moi, je fatigue
- Alors ta pianiste elle est jolie ? Là, il se serait carrément moqué de moi.
- C’est pas vraiment le problème, c’est une extra-terrestre comme a dit France, elle ressemble à un Botero.
- Ça a son charme. Qu’est ce qu'elle a joué ?
- Trois sonates de Scarlatti, je ne peux pas te dire lesquelles ils n’ont mis que la tonalité.
- -Ça a dû t’énerver !
- Oui un peu.
- Beethoven de variations sur un thème de Salieri

- Chostakovitch 12 des 24 préludes
- J’aime. Il y a un disque ?
- Oui je te le passerai, Brahms la sonate N° 3
- J’aime moins, mais toi tu as dû adorer ?
- Oui d’autant qu’elle joue cela sans la moindre goutte de sueur, elle ne cherche jamais l’effet inutile et puis elle a ce toucher, cette sonorité qui dès la première note te fait chavirer.
- C’est bien ; tu vas la faire venir à Melle ?
- J’en parlerai à Marc, mais elle est peut-être déjà un peu chère.Demain c’est l’A.G. de la radio, ça me pèse
- C’est pas grave, mon, petit Jacques, il faut se battre
La conversation avec ceux que l’on a aimés, comme celle avec les grands artistes, se rit de la mort.
CHOSTAKOVITCH 3 Préludes extraits des 24 de l'OP.34 PLAMENA MANGOVA

Un tribut à Chopin de 1933.





La campagne électorale pour son deuxième mandat de maire à la radio.

jeudi 20 mars 2008

ÉMISSION DU 21 MARS 2008


1° SCARLATTI K 205 par SCOTT ROSS 6.23
Isolée cette sonate présente des notes répétées et des syncopes comme on trouvera dans la 211 ou la 214, des associations de formes binaires et ternaires.
LITURGIE OBLIGE

Il y eut deux grandes chandelles dans notre histoire et elles ont coïncidé dans le temps : les leçons de ténèbres de la musique baroque, les chandelles des toiles de La Tour.
Les offices de Ténèbres* lors de la semaine sainte, constituaient un rite au cours duquel on éteignait une à une, dans le chant, les lettres hébraïques qui forment le nom de Dieu* et, une à une grâce au souffle d’un enfant en robe rouge et en surplis, les bougies qui les représentaient dans l’obscurité de l’agonie. On chantait les Lamentations de Jérémie et les soupirs de Madeleine.
Pascal Quignard La nuit et le silence.
*les majuscules sont celles distribuées par Quignard dans son texte.
2° M.A. CHARPENTIER (1643-1704) troisième leçon de ténèbres du vendredi saint ( 95) LE PARLEMENT DE MUSIQUE Dir. M. GESTER
Ces œuvres ont été composées en 1673 au temps où Charpentier était attaché à l’hôtel de Guise.
Véronique Gens et Noémi Rime sont éblouissantes dans la partie des deux dessus.

3° BACH Oratorio de Pâques Bwv. 249 COLLEGIUM VOCALE GAND Dir. Ph.
Herreweghe / Barbara Schlick Soprano
Recitatif § aria Seele deine Spezereien.
Sans Bach, Dieu* serait diminué. Sans Bach Dieu* serait un type de troisième ordre. Bach est la seule chose qui vous donne l'impression que l'univers n'est pas raté. [..] S'il y a un absolu, c'est Bach[..] Sans Bach je serais un nihiliste absolu.
E. M. CIORAN ( Avec Benjamin Ivry , 1989)
* Idem supra, cette fantaisie typographique est de Cioran

N’oubliez pas Bach à Pâques à Saint Maixent.


Voir les détails du programme sur le site :
www.coream.org





Georges de La Tour Madeleine pénitente (Louvre)

vendredi 14 mars 2008

ÉMISSION DU 14 MARS 2008


1° SCARLATTI K 204a § b par SCOTT ROSS
Suite en fa mineur.

Cette sonate ainsi que la 204 b ne figure pas dans le catalogue Longo.


Je me suis toujours demandé comment les musicologues quand ils établissaient des catalogues aussi importants résistaient au plaisir d’ajouter une œuvre de leur cru.
Je sais pas si Ralph Kirkpatrick ( le K ) était un farceur, Scott Ross ne se privait pas.


AVANT APRES BACH

BUXTEHUDE (1637-1707) Membra Jesu Ad latus SAGITTARIUS.

Il ne faut pas oublier que Michel Laplènie, inventeur du nom Arts florissants, fondateur de Sagittarius en 1986 est agrégé d’allemand .
Ses connaissances en font un des grands spécialiste de ce répertoire.
Il sera avec son ensemble dans le cadre de Bach à Pâques le dimanche 23 mars à 16h à l’Hôtel Balizy à St Maixent en compagnie de Maude Gratton que l’on pourra retrouver au clavecin le lundi à 12h au château de Breloux.
Voir les détails du programme sur le dite :
www.coream.org
Bach le révérait


F. MENDELSSOHN (1809-1847) Psaume 42 aria « Mein Seele dürstet nach Gott » La chapelle royale- le collegium vocale de Gand Dir PH. HERREWEGHE

Il révérait Bach : même dialogue soliste / hautbois que dans les cantates, mais aussi un orchestre qui annonce Berlioz.
Cet enregistrement à 20 ans mais il m’enchante toujours.

JOHN CAGE (1912-1992) Sonate II pour piano préparé. BORIS BERMAN
Cage ne faisait guère confiance à la communication musicale : Lorsque j’écrivais quelque chose de délibérément triste, les gens et les critiques avaient tendance à rigoler. Je décidai de renoncer à la composition, à moins de trouver une meilleure raison pour la pratiquer que la communication. Il faut croire qu’il a réussi puisqu’il est l’auteur de la seule pièce radicalement indiffusable à la radio : 4’ 33 de silence.

Une création à ne pas manquer :
UNE ODYSSÉE d'Alexandros Markeas

Géraldine Keller, soprano,Isabel Soccoja, mezzo soprano
Ars Nova ensemble instrumental Philippe Nahon, direction
20 mars 2008 à 20h30au Théâtre d’Angoulême – Scène Nationale
Illustration : Hôtel de ville de Linda Frances. La musique c'est bien mais il ne faut pas oublier de voter.








vendredi 7 mars 2008

ÉMISSION DU 7 MARS 2008

Des femmes








1° SCARLATTI K 203 par SCOTT ROSS
Vivo non molto en mi mineur.
Ne figure que dans le manuscrit de Parme daté de 1752.
De belles excursions dans des tonalités éloignées de la tonalité principale





SCHUBERT Extraits des Chants nocturne RIAS / M. CREED/ B ;REMMER Alto
Ständchen D.920 5 .32

Les paroles de Grillparzer sont étonnantes

« Tout hésitants, sans un bruit
Dans le silence de la nuit
Nous voici.
L’index replié
Nous frappons
À la porte de la bien-aimée.

Ainsi lorsque l’amour et l’amitié te parlent
Ne dors pas ma bien-aimée
Que peut-on comparer au sommeil
Dans tout l’univers ? »

Étrange non ?

Je vous avais dit la semaine dernière que j’étais devenu gravement dépendant de ce disque et puis c’est la journée de femmes demain.

SCHUBERT Allegretto ZHU XIAO-MEI
6.12

Ce morceau est le dernier de son premier disque en France consacré à Scarlatti et publié dans l’ excellente collection INA mémoire vive.
Cette merveilleuse pianiste m’avait écrit une dédicace en chinois si un ou une internaute pouvait me la traduire il ou elle aurait droit à ma reconnaissance.


M-A CHARPENTIER Dixit dominus (H226)
Lui le compositeur des jésuites oeuvra aussi pour les jansénistes par la CAPELLA RICERCAR Chœur composé de divinités du baroque.
Ce n’est pas nouveau de voir les artistes manger à tous les râteliers

ROUGET DE LISLE la marseillaise la République des femmes paroles extraites du journal des cotillons de juin 1848 On recense plus de 250 parodies de la Marseillaise.
par la grande HÉLENE DELAVAUT

jeudi 28 février 2008

ÉMISSION DU 29 FEVRIER 2008


1° SCARLATTI K 202 par SCOTT ROSS
Allegro en si bémol majeur
Une sonate particulière organisée en 3 séquences différentes au milieu des allures de sicilienne
SCHUBERT Extraits des Chants nocturne RIAS / M. CREED/ W .GÜRA /

2°)Nachtgesang im Waalde D.913 6.53
3°)Coronach D.836
4°)Nachtbelle D.892
W.Güra est un ténor fabuleux Le Rias est une Rolls selon le mot d’une mélomane habituée au luxe et à Saintes ( Zeugme volontaire ) quant au pianiste Philip Mayers
il brille.


C’est l’émission les rois de la galette animée par l’excellent Renaud Machart qui °attira mon attention sur cet enregistrement, depuis je souffre d’une grave dépendance
Méfiez-vous c’est contagieux !

La parution d’un disque de Jordi Savall est toujours un évènement.

Le dernier consacré aux Estampies §danses royales est élégant et tonique, de plus il semble confirmer les apports de la musique savante à la musique populaire et non l’inverse comme la vulgate le veut.
Nous en avons extrait un Planctus de MARCABRU (1100-1150) où la divine Monserrat Figueras ne chante pas mais joue de la cytara
Illustration Mondrian : l'arbre rouge

vendredi 22 février 2008

ÉMISSION DU 22 FEVRIER 2008


1° SCARLATTI K 201 par SCOTT ROSS
Vivo en sol majeur.
Encore une sonate de forme libre

Le sautier du grand conseil en a fait l’annonce mardi : le printemps est arrivé à Genève, puisque selon une tradition née en 1818 il a pu observer la première feuille du marronnier officiel qui se trouve près de l’Hôtel de Ville.
Cette année là, Beethoven travaillait à sa grande sonate dite Hammerklavier.
Les trop grandes dimensions de cette œuvre pour le temps qui nous est imparti, nous contraignent à n’en diffuser qu’un mouvement.
À mon corps défendant, nous illustrons ici le propos, hélas lumineux de Jacques Drillon dans le Nouvel Observateur du 14 février La musique se meurt.
Mais non nous programmerons à nouveau, bientôt, une émission dite Intégrale où nous diffuserons sans coupure les œuvres.

2) BEETHOVEN Sonate n° 29 OP.106 adagio sostenuto Eric HEIDSIECK

Cette seconde partie de la sonate a été écrite dans la petite ville autrichienne de Mölding. Quand Ries reçut à Londres l’ordre de rajouter la première mesure, il crut Beethoven devenu fou.
Après moultes hésitations, j’ai choisi cette version démesurément lente, d’une lenteur extrême, je ne suis pas sûr que le tempo choisi soit conforme au bon goût, que je le choisirai demain, mais il est assumé d’une manière cohérente.

3) CLAUDE LEJEUNE (circa 1532-1600) Revecy venir du printans HUELGAS P.Van NEVEL

Sur des vers de Jean Antoine De Baif
Puisse l’amoureuz et belle saison amollir tous les courroux.

Ce printemps prématuré ne doit pas vous tromper Jardinière, jardinier : Taille tôt, taille tard, taille en mars !
Illustration Jehan Frison : Cabines bleues

mercredi 13 février 2008

ÉMISSION DU 15 FEVRIER 2008



1° SCARLATTI K 200 par SCOTT ROSS
Allegro en ut majeur.
La deux centième ça se fête ! Alors nous nous ferons le plaisir d’envoyer un petit cadeau aux 5 premiers internautes qui nous laisseront un message et leurs coordonnées afin de les contacter pour obtenir leur adresse.

FANDANGO

La précédente émission ayant eu l’heur de plaire, nous continuons notre ibère balade.
AMADEO VIVES 1871-1932 Fandango ORCH. T.V.E Dir. IGOR MARKEVITCH.2.51

Un extrait de Doña Francisquita modèle de « zarzuela grande »

GRANADOS 1867-1916 Goyescas el fandango de candil ALICIA DE LARROCHA.5.31
Pièce étincelante et virtuose allegreto gallardo en ré mineur,.
Jeunes énamourés Majos enamorados est le sous-titre de la pièce.
Des effets de guitare, et ce triolet qui cingle les motifs et circule d’un registre à l’autre parfois aux deux mains à la fois en feston de gammes et d’arpèges Dixit Guy Sacre.
Un sommet de la littérature pianistique.

MANUEL DE FALLA 1876-1946 La danse de la meunière M. VALDES ORCH SYMPH. DES ASTURIES.
Ce fandango est extrait du Ticorne ballet créé à Madrid en 1917.
3.34

MOZART Les noces de Figaro Dir : ERICH KLEIBER

Le final de l’acte III de cet opéra on peut entendre pour peu que l’on soit attentif , un fandango, les sources espagnoles de Mozart sont trop souvent négligées, pourtant il y a beaucoup à dire.
cette version de légende a été enregistrée en 1956 à Vienne avec une délicieuse Suzanne Hilde Gueden, mais aussi Lisa Della Casa, Suzanne Danco, et messieurs Cesare Siepi, Fernando Corena.

C’est Anny Felbermayer qui incarne Barberine qui ouvre le IV acte avec la plus délicieuse cavatine de l’histoire de la musique dont on serait bien fol de se priver .
Une chaussure de Bruno Bruni, pas pratique pour danser le fandango, en hommage aux Imelda méconnues.

Le vendredi à 18 h 30 vous pourrez écouter cette émission en vous rendant sur le site de D4 b

jeudi 7 février 2008

ÉMISSION DU 8 FEVRIER 2008


1° SCARLATTI K 199 par SCOTT ROSS
Andante moderato en ut majeur.

Scarlatti s’affranchit des contraintes de la forme binaire traditionnelle.
La seconde partie ne reprend que deux des trois séquences entendues dans la première.

FANDANGO

Du fandango je n’ai connu longtemps que le début de la chanson de Francis Lopez rendue célèbre par Luis Mariano, Mon père aimait en fredonner inlassablement le début quand il était gai : "Fandango du pays basque, fandango simple et fantasque "transformé en court segment d’une musique répétitive par anticipation cela peut sérieusement agacer.

2°) BOCCHERINI quintetteN°4 « Fandango » J. SAVALL Concert des Nations

À l’origine, pour 2 violoncelles en 1788, il le reprit dix ans plus tard pour le marquis de Benavent, dilettante de la guitare, à qui il revendit fort cher des transcriptions d’œuvres antérieures .
Le quintette rassemblé par Jordi Savall est exceptionnel :
Rolf Lislevand (chitarra), Manfred Kraemer (1° violon), Pablo Valetti ( 2°violon), Bruno Cocset (violoncelle), José de Udaeta ( castagnettes).
Ce disque Alia Vox est source de plaisir et d’énergie.

3° ANTONIO SOLER Fandango,SCOTT ROSS

Soler fut probablement le copiste de Scarlatti qui était de 44 ans son aîné, il ne fut pas pour autant un Scarlatti au petit pied.
Son éditeur moderne Joaquin Nin écrivait à son propos : " Soler était loin d’agir en imitateur lorsqu’il répétait en bon espagnol des expressions espagnoles dont Scarlatti s’était servi pour corser son napolitain. "

L’interprétation qu’en donna en short, sous la canicule, au château du Douhet , Scott Ross reste, pour moi, un des moments de musique vivante les plus hallucinés auquel il m’a été donné d’assister.
Ostinato implacable et frénétique.
Faudrait pas oublier le Carnaval et Gustave Adolphe Mossa!

jeudi 31 janvier 2008

ÉMISSION DU 1 FEVRIER 2008


1° SCARLATTI K 198 par SCOTT ROSS
Allegro en mi mineur. 3.15
Toccata isolée, écrite en deux parties (plus une pédale* dans le développement et des accords aux cadences conclusives)
*une pédale est une note de basse gardée.............. ( plus facile à l'orgue qu'au clavecin..... donc qu'on peut répéter si le son est évaporé) qui est donc une fondamentale et sur laquelle la voix de dessus brode.................. jusqu 'à changement de basse vers d'autres notes plus volatiles.
C'est fréquent dans la musique baroque.
Ex : la fin de beaucoup de préludes de Bach, etc.
Nous devons cette savante et éclairante note à une amie, praticienne bordelaise.

Les soldes sont l’occasion des découvrir des pépites qui avaient échappé à notre vigilance lors de leur parution, il en est ainsi du disque consacré aux chansons irlandaises et écossaises de Beethoven Par Sophie Daneman, Paul Agnew, Peter Harvey, magnifiquement accompagnés, mais le mot est insuffisant, portés conviendrait mieux, par Alessandro Moccia, violon, Alix Verzier, violoncelle, Jérôme Hantaï, piano forte.

2°) BEETHOVEN Womankind,The lovely lass of Inverness, The soldier’s dream .DANEMAN, HARVEY
Beethoven a composé ces oeuvres pour l’argent, (il exige pour ces airs un « paiement content » sic en français) mais aussi « con amore ».

3°) BARBER Adagio pour corde Phil LO SANGELES Dir. L.BERNSTEIN.

Morceau favori de illustrateurs sonores sans imagination, célébrissime transcription par le compositeur lui-même du premier mouvement d’un quatuor composé à Rome en 1936.

Illustration : une plaque émaillée qui vient dissiper les doutes sur l'origine de la dénomination argotique des seins.

jeudi 24 janvier 2008

ÉMISSION DU 25 JANVIER 2008


1° SCARLATTI K 197 par SCOTT ROSS
Andante en si mineur.
Dans le manuscrit de Parme les deux parties de cette sonate sont séparées, elles sont enchaînées dans le manuscrit de Venise

2°La même enregistrée par Vladimir Horowitz en 1964.


3°CHOPIN Prélude en la majeur ALAIN PLANES

Le plus bref des 24 préludes de l’opus 28 .
..on n 'attend pas que nous alourdissions d 'un commentaire technique , la poésie tendrement nostalgique de ces quelques mesures..pour les bien jouer, il suffira de les jouer pour soi-même , en s 'efforçant de retrouver dans un coin de sa mémoire ,l ' évocation doucement attendrie d ' un instant de chaste bonheur ...

Alfred Cortot . Edition de travail des oeuvres de Chopin

4° MOMPOU Variations sur un thème de Chopin par le compositeur lui-même.
9 des 12 variations.
Commencée en 1938 à l’instigation de son ami le violoncelliste Gaspar Cassado, puis augmentées en 1957 suite à la commande d’un ballet pour Covent Garden.
Dans la somme fabuleuse qu’est son Dictionnaire des auteurs et des œuvres consacré à la musique de piano (éditions Bouquins) Guy Sacre écrit de Frederic Mompou à propos de ces variations : « Mompou pouvait-il ne pas écrire un jour cet hommage en forme de variations, lui dont l’œuvre évoque si souvent Chopin ?
… Tous deux possèdent cette oreille précisément pianistique, attentive aux plus intimes variations de l’instrument, tous deux trouvent d’emblée les dispositions les plus euphoniques, les plus aptes à susciter un durable émerveillement. »
Ces enregistrements fabuleux du compositeur, à la sonorité irremplaçable, sont
disponibles sur le label Ensayo, voir le site d’Abeille Musique.
www.abeillemusique.com



Illustration: Miro Cabeza de hombre

vendredi 18 janvier 2008

ÉMISSION DU 18 JANVIER 2008


1° SCARLATTI K 196 par SCOTT ROSS.
Allegro en sol mineur
Dans le manuscrit de Parme elle est associée à la K.210





Centenaire de la naissance mais aussi plaisir obligent.

Vous avez aimé les 2 premières vous adorerez la troisième

MESSIAEN Trois Petites Liturgies de la Présence divine
3° Psalmodie de l’ubiquité par amour
SCHÖNBERG ENSEMBLE


(Un beau titre qui justifie l’adultère même si ce n’était pas le but recherché)
Je sais ce n’est pas de bon goût, c’est un sacrilège mais je n’ai pas pu résister, pardon !

Voici ce qu’écrivait de cette pièce aujourd’hui révérée l' hebdomadaire Carrefour, le 14 mars 1946, «œuvre clinquante, faussement somptueuse, trompeusement mystique, (une) œuvre aux ongles noirs, aux mains moites, au teint lymphatique, à la graisse malsaine, gorgée d'éléments douteux, au regard trouble d'ange fardé».


BLUMENFELD (1863 -1931) 4 préludes OP.12 P. THOMSON

Jusqu’à la découverte de ce disque Felix Blumenfeld n’était qu’un nom dans l’histoire de la musique professeur d’Horowitz oncle de Neuhaus.
Une oeuvre de jeunesse ans prétention et pleine de charme où abondent les réminiscences.
Illustration; Il est encore temps





mercredi 9 janvier 2008

ÉMISSION DU 11 JANVIER 2008


1° SCARLATTI K 195 par SCOTT ROSS.

Vivo en fa majeur.
D’aucuns prétendent quelle fait couple avec la 194 , mais dans les couples rien n’est
sûr !

SCHUBERT Der Winterhabend BOSTRIDGE/ANDSNES 7.27

Un morceau de saison par des fabuleux interprètes en prélude au concert donné par l’Orchestre Poitou Charentes sous la direction d’Arie Van Beek ce mardi 15 janvier au Moulin du Roc à Niort avec deux très bons chanteurs Nathalie Gaudefroy Soprano et Thomas Bauer Baryton .



MESSIAËN Trois Petites Liturgies de la Présence divine I antienne de la conversation intérieure § 2 séquence du verbe cantique divin SCHÖNBERG ENSEMBLE 9.48
Centenaire de la naissance, mais aussi plaisir oblige.
Ces pièces furent composées par Olivier Messiaen en 1943 et 1944 et créées le 21 avril 1945, à Paris, sous la direction de Roger Désormière.

Voilà ce qu’il en écrivait

La musique des Trois Petites Liturgies est avant tout une musique de couleurs. Les “modes” que j'y utilise sont des couleurs harmoniques. Leur juxtaposition et leur superposition donnent : des bleus, de rouges, des bleus rayés de rouge, des mauves et des gris tachés d'orangé (...) – tout cela en draperies, en vagues, en tournoiements, en spirales, en mouvements entremêlés. Il y faut ajouter mes recherches rythmiques : rythmes non-rétrogradables, canons rythmiques, emploi des deci-tatas de l'Inde antique.»

La suite la semaine prochaine.
Nous devons ce très bel enregistrement à la générosité de nos amis de Radio Nederland
Illustration un oiseau de Zadkine dont Messiaën n'a pu noter le chant !

jeudi 3 janvier 2008

ÉMISSION DU 4 JANVIER 2008


1° SCARLATTI K 194 par SCOTT ROSS.
Allegro en mi bémol majeur

À raison d’une sonate par semaine cela pourrait nous pousser jusqu’en 2015 je sais bien que selon le poète Martial Perrier le temps n’existe pas mais quand même !
Le ciel est gris
Tout n’est que leurre
Une souris
Grignote l’heure
Comme elle n’engraisse pas
C’est que le temps n’existe pas.
GYÖRGY KURTAG Grabstein fur Stephen SCHÖNBERG ENSEMBLE.
Composée en 1989 d'après des esquisses de 1978-1979, l'oeuvre se fonde sur un matériau centré autour d'une séquence d'accords à la guitare - à la manière d'un choral : séquence tantôt complétée, tantôt interrompue par les commentaires mélodiques ou harmoniques des autres groupes instrumentaux. La disposition des différents groupes instrumentaux en divers points de la salle de concert est un des éléments essentiels de la composition : dans cette oeuvre aussi (comme dans la plupart des pièces orchestrales récentes de Kurtág), l'espace devient un filtre acoustique.
Un de mes coups de foudre de l’an passé.

MOZART 6 Danses allemandes KV509 transcrites pour piano et clavecin par Christine Schornsheim § Andreas Staïer.

Deux merveilleux musiciens, un instrument vis-à-vis de Stein propice à tous les enjouements de quoi commencer une année giocosa…
DUKE ELLINGTON On a turquoise cloud KAY DAVIS soprano.
Un chef d’œuvre ! Je ne vois pas au nom de quoi je vous en priverai.
Que l’année vous soit légère et tolérable!

Illustration : Sur ce blog un espace de liberté

jeudi 27 décembre 2007

ÉMISSION DU 28 DÉCEMBRE


1° SCARLATTI K 193 par SCOTT ROSS.
Allegro en mi bémol majeur

Pour terminer l’an avec une sonate flamboyante et scarlatissime, c’est le hasard mais il fait bien les choses !

La maison Harmonia Mundi fête ses 50 ans et nous avons assez pesté contre sa pingrerie (les cartes de fidélité dans ses boutiques ne sont valables qu’un an et elle garde à des prix forts des enregistrements largement amortis) pour ne pas nous féliciter de sa soudaine générosité :
30 disques pour 50 euros ; parmi lesquels des enregistrements intégraux de grands chef d’œuvre dans des versions devenues de référence : Atys de Lully par les Arts Florissants sous la direction de W.Christie, la Matthaus-Passion de Bach Dir. Ph. Herreweghe (enregistrement de 1984, la générosité a ses limites et si vous voulez celui de 1999 avec le merveilleux Andreas Schöll et le DVD faudra casser sa tirelire, mais je suis un incorrigible grincheux) C’est aussi l’occasion de découvrir des œuvres, des interprètes
Il en fut ainsi pour moi avec l’opéra de
REINHARD KEISER (1674- 1739 ) CROESUS Dir. RENÉ JACOBS RIAS § ACADEMIE FUR ALTE MUSIC BERLIN
Ouverture, premier Chœur et premier air de l'opéra oublié de ce musicien oublié pourtant révéré en son temps « comme le plus grand compositeur d’opéra du monde »
Cette œuvre qui souligne les caprices de la gloire est donc prémonitoire.
CHOPIN Ballade N°1 opus 23 CÉDRIC TIBERGHIEN.
Extrait du pavé du 50° anniversaire, cette interprétation vigoureuse du jeune pianiste qui sera l’invité du festival de Melle 2008.
Et puis pour faire comme tout le monde Offenbach, mais comme nous sommes très snobs, par Dominique Visse et l'orchestre de Camargue cet extrait de la Perichole
Je vous souhaite de bonnes fêtes et vous donne rendez-vous en 2008.
En illustration : Il n'y a pas que la télé pour les timides coquineries de fin d'année!

jeudi 20 décembre 2007

ÉMISSION DU 21 DÉCEMBRE



1° SCARLATTI K 192 par SCOTT ROSS. Allegro en mi bémol majeur .

"Ne t’attends pas, que tu sois dilettante ou professeur, à trouver dans ces compositions une intention profonde, mais plutôt un ingénieux badinage de l’art pour t’exercer au jeu hardi sur le clavecin " tel est l’avertissement laissé en 1738 par Scarlatti au lecteur de ses sonates.
Une humilité qui n’est plus de mise.

Je laisse à Jean Laurent le soin d’évoquer Noël dimanche à 15 heures, dans la nouvelle émission « Derrière les mots » , et je souhaite bienvenue sur nos ondes à ce savant et talentueux animateur.
Pourtant je ne résiste pas
au plaisir de vous faire écouter ce villancico de Noël
FREI FELIPE DE MADRE DE DEUS Antonia Flasiquia, Gasipa HESPERION XXI
Une belle histoire de gueule de bois au Guatemala par un fameux compositeur portugais.
MINGUS Fables of Faubus GÉRALDINE LAURENT
Un très beau thème une très belle interprétation. que demander de plus au père Noël.

LIVRE D’ORGUE DE BUXHEIMER 5C.1460 Redeuntes in mi LORENZO GHIELMI
À Bruxelles, lors du festival Bach le magicien milanais les a tous fait craquer.

Le début d’un disque envoûtant :Tintinabulum de chezWinter §winter
Il existait en Occitanie une sonnerie de cloche intitulée Nadalet (sonnerie de Noël) si vous avez des informations je suis intéressé.

Joyeux Noël à vous.


Illustration: la liseuse d'Henner pour mon plus grand plaisir et le vôtre, j'espère.

vendredi 14 décembre 2007

Emission du 14 décembre 2007

1° SCARLATTI K 191 par SCOTT ROSS.
Allegro en ré mineur
« Je l'ai obligé à quitter Naples, où il y avait de la place pour son talent, mais où son talent n'était pas à sa place. Je le renvoie à présent de Rome, puisque Rome n'a pas de toit pour abriter la musique, qui vit ici comme une mendiante. Mon fils est un aigle dont les ailes ont poussé : il ne faut pas qu'il reste oisif dans son nid et il ne m'appartient pas de l'empêcher de prendre son envol. »
C’est ce qu’écrivait Alessandro Scarlatti, de son fils.
Puissent tous les parents en, faire ou dire,autant !
BRAHMS Quatuor avec piano N°2 Op.25 A. SCHNEIDER
2° mouvement poco adagio

George B. Shaw considérait cette pièce comme « une preuve suffisante du génie de Brahms »
J’ai choisi cette version imparfaite à cause de l’humanité qui s’en dégage.
C’est Alexandre Schneider dont on célèbrera l’an prochain le centenaire de la naissance, Vilnius le 21 octobre 1908 selon le registre du rabbin, qui a rassemblé autour de lui pour cet
enregistrement :W.Tampler alto, L.Parnas violoncelle, S.Brown piano.
Conseils d’apprentissage ; puisque nous évoquions les rapports parent /enfant l’excellent site qui lui est consacré

rapporte cette anecdote :
Chaque soir, la mère devait rendre compte de l'assiduité des enfants à l'apprentissage de la musique, et si le père n'était pas satisfait, le coupable s'agenouillait sur une chaise, baissait son pantalon et recevait le nombre de coups que le père jugeait à la mesure de la faute! Cette méthode d'une autre époque, fit que sur les 4 enfants Sznejder, deux devinrent des musiciens célèbres !
Vous savez ce que vous auriez dû ou ce qu’il vous reste à faire!!
Le site : http://www.sasha-schneider.com

Ce soir à l’espace Tartalin à Aiffres l'Orchestre Poitou Charentes sous la direction de François-Xavier Roth, proposera au public
le concerto de piano N° 1 de Bartok ,en soliste le directeur artistique J.F. Heisser
TCHAIKOVSKI Symphonie n°6 en si mineur op.14 ( Pathétique)
Un monument de la musique, ici, le dernier mouvement par l’orchestre symphonique de Boston dir. CLAUDIO ABBADO

jeudi 6 décembre 2007

ÉMISSION DU 7 DÉCEMBRE


1° SCARLATTI K 190 par SCOTT ROSS.
Allegro en si bémol majeur.
Le catalogue de Kirpatrick qui prend pour base le manuscrit de Venise ne comporte pas d’indication de tempo.
C’est en le recoupant avec celui de Parme que Scott Ross et Alain de Chambure en ont précisé le mouvement.
2°BEETHOVEN largo Trio Op. 70 N°1 W. KEMPF /H. SZERYNG / P.FOURNIER Je vous avais dit il y a une quinzaine mon goût pour cette œuvre, elle sera donnée ce mardi 11 décembre à 20h. 30, au Moulin du Roc à Niort par trois solistes prestigieux Guy Braustein au violon, Kim Barbier au piano et Zing Zhao au violoncelle.
Grâce à la générosité de la scène nationale , décidément pas rancunière, nous sommes en mesure d’offrir quelques places aux auditrices et aux auditeurs qui se feront connaître avant le mardi 13h.
À ce prestigieux trio « Fantôme » ils ont ajouté le trio de Tchaikovsky.
Ce même compositeur et sa symphonie pathétique sera au programme du concert que donnera à Aiffres, dans l’excellente acoustique de l’espace Tartalin, l’orchestre Poitou- Charentes, nous y reviendrons la semaine prochaine.

3° SCHÖNBERG 2° pièce Op.11 MICHEL MAURER
J’avoue mon scepticisme lorsqu’on m’a annoncé la publication de cet enregistrement ; malgré l’estime que je porte à Michel Maurer, excellent pianiste d’Ars Nova, je ne voyais pas bien ce que l’on pouvait ajouter au merveilleux disque de Maurizio Pollini ( D.G.).
Si l’enregistrement du grand maître garde sa limpidité lumineuse, sans rien cacher des architectures l’interprétation de Michel Maurer prend pleinement en compte la filiation brahmsienne et la dimension romantique de l’opus11 en particulier.
Cet enregistrement nous est proposé dans une très beau livret contenant une étude de Gérard Sutton qui dit rend pleinement justice au Schönberg peintre.
Une idée originale de cadeau! ( label l'Empreinte Digitale)

4°GARDEL Volver LA CHIMERA § FURIO ZANASI

Ce tango célébrissime est ici admirablement chanté par le vénitien chéri de ses dames : Furio Zanasi ; le récital donné lors des concerts allumés reste un des grands moments de la saison.